Un cimetière de guerre figé dans la forêt
Au détour d’un chemin en pleine nature, perdu entre arbres et silence, repose un dépôt militaire à l’abandon. Alignés comme s’ils attendaient un ultime ordre, des dizaines d’engins de guerre rouillent lentement sous les branches. Ici, ce sont des blindés, des canons, des chars, et parmi eux, un géant : l’AMX-30, parfois même accompagné d’un Leclerc, figé dans le temps. Ce lieu, à la fois impressionnant et silencieux, est un musée à ciel ouvert — involontaire, mais chargé d’histoire.
Quand visiter ce lieu ?
L’exploration a eu lieu en 2020, au cœur d’une période calme, sans trop de passages. Avec le recul, le printemps semble être le moment idéal : la végétation n’a pas encore tout recouvert, mais les feuilles offrent une belle couverture naturelle pour rester discret. Niveau lumière, l’après-midi permet de jouer avec les ombres des arbres sur les coques métalliques. C’est le genre de spot qui ne change pas beaucoup d’une saison à l’autre, mais qui gagne en mystère quand le soleil décline.
Accès au lieu
Le site n’est pas compliqué à atteindre. Il est accessible par un chemin de forêt, sans réelle barrière apparente. Mais tout laisse à penser qu’il est surveillé, au moins de loin. Même si aucun panneau n’interdit clairement l’entrée, l’ambiance donne le ton : on n’est pas censé être là. Lors de notre passage, aucune difficulté technique pour entrer, mais une discrétion maximale était de mise.
Le lieu est-il surveillé ?
Difficile à dire avec certitude, mais tout indique que le lieu est potentiellement gardé. Il s’agirait d’une réserve stratégique de l’armée française, ou du moins d’un ancien site logistique appartenant encore à la Défense. Le calme apparent ne doit pas faire oublier que ces engins ne sont pas des jouets. Certains explorateurs rapportent avoir été interpellés, ou suivis de loin. Il vaut donc mieux éviter les mouvements brusques, venir à deux ou trois maximum, et ne pas s’attarder trop longtemps.
Histoire du lieu
Ce dépôt militaire abriterait, selon plusieurs sources croisées, une collection d’engins blindés stockés par l’armée française entre les années 1970 et 2000. Les AMX-30, char de bataille standard pendant plusieurs décennies, y dorment aux côtés de dépanneuses blindées, de véhicules de transport de troupes et parfois même de prototypes rares. Il s’agissait autrefois d’un site de stockage temporaire ou de mise en réserve, en lien avec le ministère des Armées. Officiellement désaffecté mais jamais démilitarisé publiquement, le lieu est resté dans l’ombre. Certains modèles visibles sur place ne sont même plus en service depuis des années. Aujourd’hui, le site sert probablement de “dortoir” en attente de recyclage ou de pièces détachées, mais aucun panneau ne l’indique clairement.
État du lieu
Ce qui surprend ici, c’est la propreté. Pas de tags, pas de dégradations visibles, ni de pièces volées. Les véhicules sont certes rouillés, couverts de mousse, mais globalement intacts. On sent que le lieu est protégé par sa discrétion. Il ne s’agit pas d’un spot où l’on grimpe ou l’on piétine : ici, on observe. La seule vraie précaution à prendre, c’est d’éviter de monter sur les engins, à la fois pour sa sécurité et par respect pour ce qu’ils représentent.
L’exploration en elle-même
Sur place, on est immédiatement frappé par la masse. Des dizaines de véhicules, tous différents, certains camouflés par les feuillages, d’autres alignés comme sur un terrain d’exercice. L’ambiance est calme, presque solennelle. J’y suis resté environ deux heures, à observer chaque détail : les numéros de série encore visibles, les tourelles figées, les chenilles couvertes de terre. Il y avait quelque chose de fascinant à voir ces machines pensées pour la guerre… silencieuses, abandonnées. Il n’y a pas de “pièces” à proprement parler à visiter : tout est en extérieur. Mais chaque engin est une pièce à part entière. L’instant fort, sans hésiter, c’était devant l’AMX-30, majestueux dans sa lente décrépitude.
À ne pas manquer
Les chars sont évidemment le cœur du site. Si vous devez en choisir un seul à approcher de près, allez voir l’AMX-30, ou mieux encore, le Leclerc s’il est toujours visible. Ces engins incarnent une époque, une puissance mécanique qui impressionne encore aujourd’hui. Certains modèles sont rares, voire uniques, alors ouvrez bien l’œil. La disposition des véhicules, parfois désordonnée, crée des compositions parfaites pour la photo.
La photo à faire
La photo iconique de ce spot ? Un AMX-30 de profil, à moitié mangé par la végétation, avec la tourelle légèrement décentrée et une lumière dorée d’après-midi filtrant entre les arbres. C’est un cliché qui raconte à lui seul la puissance, l’abandon, le temps qui passe. Si vous avez un téléobjectif, jouez aussi sur les détails : chaînes, trappes, marquages. Ces petits éléments racontent souvent plus que l’ensemble.
Matériel utilisé
Pour cette exploration, j’ai utilisé un Sony RX10 Mark IV, suffisamment polyvalent pour capturer les détails mécaniques comme les plans plus larges des véhicules. Pas besoin de drone ici — la magie du lieu se trouve au niveau du sol, à hauteur d’homme, entre les fougères et les blindés. Aucune vidéo tournée, juste de la photo, à titre personnel. Pour le reste, le matériel urbex classique : sac léger, tenue sombre, et surtout… discrétion.


